Ces petits rituels qui la construisent

Rituel n.m. : Ensemble d’actes, de paroles et d’objets, codifiés de façon stricte, fondé sur la croyance en l’efficacité d’entités non humaines et approprié à des situations spécifiques de l’existence.

Nous avons tous nos rituels personnels : on se douche avant ou après le petit-déjeuner, tous les jours dans le même ordre. On tourne sa cuillère toujours de la même façon dans notre tasse de café. On essaie de se garer à peu près toujours au même endroit sur le parking du supermarché ou à la crèche la blague. On se fabrique nos repères de cette façon. Personnellement, j’en viens même à faire les choses de manière automatique. J’arrive parfois au travail en me rendant compte que je n’ai pas de souvenirs visuels de mon itinéraire du matin… je me fais peur !

C’est donc tout à fait naturellement qu’on fait de même avec nos enfants. On leur donne des habitudes, des rythmes et des repères par le biais de ces rituels. Je me souviens que dès les premières semaines de vie de Petit Boucan j’utilisais déjà ce mot « rituel » (ici ou encore ici). Le ô combien fameux rituel du coucher : je lui donnais le bain à la même heure tous les soirs, la tétée enchaînait directement derrière, qu’importe si ça faisait 1, 2 ou 3 heures qu’avait eu lieu celle d’avant. Je montais dans sa chambre et j’allumais toujours la même petite loupiotte. Suivait un petit câlin dans le fauteuil agrémenté de multiples bisous, et hop dans le lit. Pour le rythme jour/nuit, le rituel s'appuyait sur la lumière : pas de siestes dans l’obscurité totale pour faire la différence.

Petit Boucan est une bonne dormeuse : elle dort près de 4 heures cumulées pendant ses siestes du week-end, et fait presque toujours le tour du cadran la nuit. Elle ne râle que très rarement quand on la couche. C’est souvent pour une bonne raison si on l’entend (maladie, dents, énervement), et ça ne dure jamais bien longtemps (parfois elle veut juste qu'on dégage de sa chambre...). Pourtant, elle n’avait aucun rythme défini pendant la journée nourrisson, et encore moins aujourd’hui. Rythme et rituel ne sont pas forcément synonymes.

Et vous, quels sont les rituels de vos enfants ? En avez-vous ? Servent-ils ou ont-ils vraiment servi à quelque chose ? Et si oui à quoi ?

Pour Petit Boucan, je ne peux pas dire si c’est son tempérament ou la constance dans ces rituels du Dodo qui ont fait que ça a fonctionné. Moi qui n’ai fait mes nuits qu’à 3 ans… mon soupir de soulagement a résonné jusque chez mes parents quand j’ai réalisé que ma fille était une bonne dormeuse ! Quelle qu’en soit la raison et l’origine, je pense que Petit Boucan se développe vraiment grâce à tous les rituels du quotidien : ceux qu’on ne prémédite pas, ceux qui se font tout seul, naturellement ou par la force des choses. C’est la base de ses repères spatio-temporels. Exemples :

• Dès que nous avons commencé à lui donner la cuillère pour les repas du soir, impossible de revenir en arrière et de proposer un biberon. C’était NON catégorique (bouche fermée, poings serrés, sourcils froncés, vous voyez le genre…). "C'est le dîner ? Pas de biberon Maman, la cuillère steup !" Repère dans le temps, check !
• Le soir dans la voiture entre la crèche et la maison, Petit Boucan a tendance à râler (impatiente je disais ?). Mais dès qu’on sort de la grande route et qu’on emprunte le chemin cabossé qui mène à la maison, elle crie de joie. Repère dans l’espace, check !

Que dire des rituels affectifs ? Petit Boucan est une petite boule d’indépendance et de rébellion, pas câline pour un sou au grand damne de ses parents si tactiles. Là, pas question de rituel : le câlin avant le coucher du soir elle n’en veut pas ! Mais ça change… Aujourd’hui, elle a bien compris qu’il y avait plusieurs catégories de gens dans la vie, et mêmes des sous-catégories. Il y a les gens qu’elle connaît et ceux qu’elle ne connaît pas. Puis dans les gens qu’elle connait, il y a ceux qu’elle aime… et ceux qu’elle n’aime pas ! Aussi, Petit Boucan pleure à la crèche quand on la dépose seulement quand Mary Poppins n’est pas encore là. Petit Boucan tend les bras vers ceux qu’elle aime, et repousse quand elle ne veut pas que quelqu’un la touche. Depuis quelques jours, quelques semaines, Petit Boucan commence à faire des câlins, des gâtés, à maman, puis mamie, puis papa. Et nous ? Et bien on est content, tout simplement. Un gâté de 5 secondes vaut tout l’or du monde et fait oublier tous les maux !

Bonne soirée les amis.