Tout ce qu'on ne maîtrise pas

Cet article m'avait trotté en tête à un moment. Et puis, comme nombre d'entre vous, comme je pense toujours à beaucoup de choses en même temps, j'ai oublié. Puis, les statuts Facebook d'une amie enceinte ces derniers jours m'y ont fait repenser.

Oui, cela fait longtemps que je veux vous parler de l'imprévisible, l'indomptable, l'inattendue parfois, création de la Vie.

Nous ne sommes pas Dieu. Si tant est qu'il existe. Nous sommes juste des être vivants de passage sur cette belle planète Terre. Nous naissons, grandissons, procréons, protégeons notre descendance pour qu'elle fasse pareil que nous : grandir, procréer, protéger sa progéniture. Oui dit comme ça c'est pas glamour, mais bon c'est vrai, et ça reste beau et plein d'émotions.

Je n'ai rien contre celles et ceux qui ne veulent pas d'enfants. Il vaut mieux ne pas en avoir par choix, que d'en avoir et de les punir en les mettant dans la machine à laver (oui, procès en ce moment de parents qui ont osé, enfin qui ont PU faire ça). Bref! Je vous l'ai déjà dit dans les tous premiers billets de ce blog : c'est en devenant Maman que j'ai compris qu'on était fait pour ça, hommes et femmes, pour devenir parents. Nous sommes faits pour ressentir des milliers d'émotions. Nous les ressentons toutes à différents moments de la vie. Mais la naissance d'un enfant, pour une maman et un papa, c'est toutes les ressentir en même temps : la joie, la tristesse, la peur et le bonheur. Mais je m'égare. De toute façon, c'est une sensation qui ne se décrit pas. Elle se vit, simplement, c'est tout. Ce que j'essaie de vous dire est pourtant si simple. Dans ce monde de fou où nous pensons maîtriser tout, nous ne maîtrisons que PRESQUE tout. Nous maîtrisons notre corps, notre espace, nos mouvements, nos paroles, nos gestes, nos carrières, nos choix... Mais nous ne maîtrisons pas l'implantation de ce petit embryon dans notre corps. Que toutes ces mesdames en témoignent, c'est le mois, ou l'année où nous voulons tomber enceinte que nous n'y arrivons pas. C'est quand nous ne sommes pas prêts ou que nous n'y croyons plus que cela arrive. C'est comme un rappel à l'ordre, une mise en garde. "Hey toi, tu peux tout essayer de maîtriser, mais ça, c'est moi qui décide" dit Dieu (ou Mère Nature, comme vous préférez, selon vos croyances, prenez ce que vous voulez prendre). Certaines sont tombées enceinte du premier en 2 semaine et du second en 3 ans, et vice-versa. D'autres n'étaient pas sensées ovuler mais elle ont eu une belle surprise quelques semaines après qu'on leur ait annoncé ça.

Et c'est pas fini! On croit qu'une fois enceinte, c'est bon, on peut tout calculer. 9 mois et patatra, bébé sera là. Mais non. Et là, au choix, ou pas en fait :

- Il y a les fausses couches, hélas. Je ne suis personnellement pas passée par là, donc je ne m'aventurerais pas sur ce sujet.

- Il y a celles qui ont peur de la prématurité et qui accouchent avant terme.

- Il y a celles qui veulent accoucher avant le terme car elles sont fatiguées, pressées, excitées, ou toute autre poussée d'adrénaline propre à la femme enceinte (ça me manque pas ça tiens...), et qui une fois de plus, n'y arrivent pas. Faire les vitres, tondre la pelouse, faire l'amour... tout ça, ne marche pas pour elles !

De toute façon, ça ne sert à rien de vouloir maîtriser. On ne maîtrise PAS !!!

Personnellement, je m'en fouttais de QUAND j'allais accoucher, je laissais venir. J'étais plutôt dans la catégorie n°2 parce que je suis quelqu'un de pragmatique et cartésien : si ça doit durer 9 mois, c'est qu'il y a une raison. Et puis, je fais le job quoi ! (ouais, hyper glamour une fois de plus). Comment ça s'est passé ? Oh je vous l'ai déjà raconté ici.

Alors futures mamans, enceintes ou pas encore, ne stressez pas, ne surjouez pas, ne cogitez pas ! Je sais, c'est facile à dire, hyper facile, mais bon, je ne peux rien faire d'autre que vous le dire. Oui il y a parfois la stérilité. Oui il y a parfois les bébés morts nés. Oui il y a du malheur et de quoi avoir peur, franchement. Mais le jeu en vaut la chandelle. Là, je pense à toutes celles que je connais qui ont traversé des épreuves. Je pense à celles qui ont perdu au "jeu de la Vie", qui n'ont pas réussi, car Dieu ou Mère Nature en a décidé ainsi. Et je pense aussi à toutes celles qui, à force de lutter et de continuer à y croire, ont aujourd'hui un ventre arrondi ou un enfant qui grandit.

Oui, c'est tout ça la vie. C'est la somme de ce qu'on maîtrise, et de ce qu'on ne maîtrise pas. Et c'est cette deuxième partie qui donne de l'intensité à nos vies.